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HOMEOSTASIE
12 avril 2010

Texte - 5 -

J'avance dans le couloir sombre de l'hôtel à pas feutrés. Il est tard et je ne voudrais pas déranger les âmes endormies, les corps soudés de chaque côté des portes. Mon regard est attiré par un mince filet de lumière qui s'échappe d'une porte à peine entrouverte. Sans faire de bruit, je m'approche lentement. Je colle un oeil dans l'interstice et pousse un peu la porte. Doucement, très doucement sans un grincement, elle s'ouvre pour me laisser regarder à l'intérieur de la pièce. Au plafond, une lampe blafarde diffuse une lumière pâle, au fond de la pièce un lit complètement défait. Au centre, une simple table de bois occupe l'espace restant.  De grands morceaux de miroir jonchent le sol. Je retiens mon souffle. Où est l'occupant des lieux ? C'est alors que j'entends un sanglot sourd ! Dans la pénombre de la chambre un homme pleure. J'avance un peu la tête dans l'entrebâillement pour tenter de l'apercevoir. A droite un homme est tapi contre le mur. Il tient son visage entre ses mains, son corps est lentement parcouru par les spasmes des sanglots qui l'étreignent. Je l'observe ainsi, voyeuse silencieuse troublée par ce corps lové en pleine détresse. Au bout d'un temps indéfinissable, les sanglots se taisent. Lentement, il se redresse. L'homme est grand. Je me recule un peu pour ne pas être découverte. Il avance au centre de la pièce et me tournant le dos, il commence à se déshabiller lentement. Un à un, tous ces vêtements tombent au sol. Je ne perds pas une miette du spectacle, appréciant la puissance du dos, la musculature des cuisses, les fesses superbes.  Mes yeux ne peuvent se détacher de sa nuque. La vue du corps à présent nu fait remonter à la surface un tas d'images sensuelles de corps à corps enfiévrés. Il se saisit d'un morceau du miroir cassé et commence à se regarder dedans. D'une main il se caresse le visage, comme pour sécher ses larmes. Il se penche ensuite pour ramasser le plus grand éclat brisé, le pose sur la table puis il s'approche à reculons et colle ses fesses tout contre. Le souffle court, je l'observe ainsi immobile une seconde, une minute... une éternité. Ses épaules se soulèvent lentement en suivant le rythme de sa respiration.
Alors il se retourne vers moi et plante son regard dans le mien en souriant...

Eronaute

( photo proposée par l'Éronaute )

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Commentaires
H
@ Phil<br /> merci... ton avis de connaisseur m'est précieux !<br /> baisers
P
joli texte qui va très bien avec la photo!<br /> et jolie banière !
H
@ Ambre<br /> parfois certaines images ouvrent d'autres espaces de l'imagination
A
Etrange et beau... le texte, l'ambiance, la photo.
H
@ Philo<br /> mais non ce n'est pas glauque ! c'est... singulier<br /> et sans l'ombre d'un genou en plus... sourire<br /> <br /> @ Libertin<br /> j'avais testé un trait rouge mais non ça ne le faisait pas... décidément le noir me va mieux !<br /> baisers
HOMEOSTASIE
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