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HOMEOSTASIE
9 avril 2010

Texte - 3 -

Je cours, comme d'habitude je suis en retard, je vais encore finir par louper mon train. Je longe les wagons sur le quai. Enfin, j'arrive à la voiture 17. Je jette presque mon sac à l'intérieur et grimpe vivement les marches. Ouf,  j'y suis, il ne peut plus rien m'arriver... J'avance dans le couloir à la recherche de ma place. Je choisis toujours le côté fenêtre pour pouvoir observer le paysage qui défile, toujours le même et pourtant si changeant au fil des saisons.
Je dérange mon voisin pour m'installer dans  le fauteuil quand le train s'ébranle lentement. Ça fait du bien de pouvoir se poser plusieurs heures sans autre compagnie que mes pensées divaguantes. Je me cale dans le fond du dossier, branche mes écouteurs à mes oreilles puis ferme les yeux pour quelques minutes.  Une douce torpeur m'envahit, bercée par le train, je finis par m'endormir.
Je suis réveillée par un coup de coude, je retire mes écouteurs et écoute mon voisin s'excuser pour ce geste indélicat. Je le regarde en souriant dans la pénombre qui règne dans le wagon. C'est un homme beau, il le sait,  ses yeux clairs resplendissent sur sa peau dorée, il a une bouche gourmande dans laquelle je croquerais bien volontiers. Il se détourne de moi et ses longs doigts  reprennent leur course effrénée sur le clavier de son ordinateur. Maintenant bien réveillée, je plonge la main dans mon sac et en sort le premier livre que je trouve. Guère concentrée, je tourne les pages, regarde les illustrations, lis quelques mots en diagonale. J'ai l'esprit ailleurs, peu de choses captent mon attention. Quand soudain, mes yeux se posent sur cette image, une femme bâillonnée est ligotée à un poteau. Je pose le livre ouvert tel quel sur mes genoux et me voici replongée aussitôt dans mes douces pensées. En effet, quelques heures auparavant, j'étais dans la même position, le bâillon mis à part... Il m'avait attachée ainsi, susurrant à mon oreille les doux sévices qu'il allait ensuite m'infliger. Je n'avais pas tardé à être très excitée tant par la position à cet instant que par les images folles qui traversaient mon esprit à toute allure. Et c'est précisément à ce moment là, que le rêve a fait place à la réalité, quand, au milieu des voyageurs endormis pour la plupart, j'ai senti une main se poser doucement sur ma cuisse et remonter lentement sous ma jupe. Je me suis détendue, j'ai souri laissant l'inconnu poursuivre sa douce inquisition.

Libertin

( photo proposée par Libertin )

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Commentaires
H
@ Ambre<br /> dommage ! rires
A
[Hummm ! -rire- : tu associes la lecture et l'image, mais je précise que n'ai pas été ligotée dans un train, hein !]
H
@ Libertin<br /> sage, pas sage... ça alterne même que ça fait rater la station parfois...<br /> sourire<br /> <br /> @ petite française<br /> je confirme donc... on fera sans bâillon...<br /> <br /> @ Ambre<br /> tant mieux quand les souvenirs ressurgissent au cours d'une lecture, à la vue d'une photo...<br /> [tu me raconteras ?]
A
Même sans prendre le train, j'ai beaucoup voyagé, avec cette illustration et ton histoire !.. <br /> Cela me rappelle un épisode, il y a longtemps, dans un train... Je l'avais presque oublié ! <br /> C'était un peu différent, mais je te le confirme : on peut rencontrer (parfois) un compagnon de voyage...<br /> <br /> Fascinante, cette image, en tout cas !
P
Pfff... le baillon ne serre pas qu'à étouffer les cris ! Ca m'étonne beaucoup de L qu'il trouve ci baillon inutile.<br /> <br /> B
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